Blogue du KéryCube

Le KéryCube : les résistances au kérygme (suite)

Nous poursuivons notre réflexion sur les résistances au renouveau kérygmatique de l’Église. Nous avons déjà identifié la première dans notre précédent article. Nous présentons ici les deux suivantes :

2e résistance : Ne pas être conscient de la puissance intrinsèque de la Parole de Dieu

Parler du « kérygme », c’est soupçonner une puissance d’impact et de transformation dans la vie des gens. Le kérygme est puissamment agissant. Pour reprendre des termes qui définissent ce qu’est un « sacrement », le kérygme « accomplit ce qu’il signifie ». Le kérygme qui est proclamation du salut agit en conséquence. Il n’est pas rare de constater les fruits de cette proclamation : conversion, libération, guérison, etc. Il faut tout simplement relire les Actes des Apôtres et croire que cette même parole kérygmatique peut avoir le même effet aujourd’hui. Dans notre monde où l’idôle de la « liberté » règne en maître, cette valeur performative de la Parole de Dieu (Benoît XVI, Spe Salvi § 2, 4, et 10) peut faire peur à plusieurs trop respectueux de la dite liberté. Pour reprendre l’explication de Paul, ces personnes gardent les apparences du religieux, mais évacuent et renient « ce qui en fait la force » (2 Timothée 3, 5), la puissance de la Parole de Dieu.

3e résistance : Penser que le kérygme est protestant

Mais, le kérygme est l’essence même de la vie catholique authentique, il est le moteur de la Traditio ecclesiae (cf. 1 Corinthiens 15, 1s). En passant, peu de catholiques savent que la question de la « justification » (le salut obtenu par grâce au moyen de la foi selon Paul et Luther) est résolue du point de vue œcuménique (cf. Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification de la Fédération Luthérienne Mondiale et de l’Église catholique, 1998). Les catholiques se sentent heurtés par rapport aux évangéliques en ce qui concerne la valeur du kérygme dans l’expérience du salut vécue au cœur de l’évangélisation. Le différend étant résolu, on peut parler d’un « catholicisme évangélique » d’une manière sereine et développer une culture « missionnaire » dans toutes les dimensions de la vie ecclésiale. Ainsi donc, le kérygme est parfaitement catholique.


P. Mario St-Pierre

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