Blogue du KéryCube

Le KéryCube : les résistances au kérygme (1)

Il y a quelques années, j’ai eu la joie de lire un vieux bouquin d’avant concile (je parle du concile Vatican II) qui, à mon point de vue, demeure très actuel. L’auteur, le père Paul Hitz, parlait du « kérygme du renouveau ». Il indiquait du point de vue théologique et biblique comment le renouveau de l’Église a comme base fondamentale le kérygme : « l’Évangile de la Pâque du Christ ». Il n’a pas hésité à présenter la dimension prophétique du renouveau kérygmatique (cf. L’annonce missionnaire de l’Évangile, Cerf, 1954, p. 260-262). Cela correspond bien à l’interpellation du pape François dans son Exhortation apostolique intitulée « La joie de l’Évangile » : « Quand nous disons que cette annonce est “la première”, cela ne veut pas dire qu’elle se trouve au début et qu’après elle est oubliée ou remplacée par d’autres contenus qui la dépassent. Elle est première au sens qualitatif, parce qu’elle est l’annonce principale, celle que l’on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons et que l’on doit toujours annoncer de nouveau durant la catéchèse sous une forme ou une autre, à toutes ses étapes et ses moments. » (EG § 164)

Mais ce renouveau tarde toujours à venir. Pourquoi ?

Nous pouvons identifier cinq résistances au renouveau kérygmatique de l’Église. Si nous voulons vraiment développer une pastorale et une catéchèse kérygmatiques, et si nous voulons que le kérycube soit vraiment un instrument pédagogique au service de ce renouveau ecclésial, nous devons tenir compte de ces difficultés. Nous présentons ici la 1ère résistance. Dans les deux prochains articles, nous aborderons les 4 autres.

1ère résistance : Penser que l’étape du kérygme est passée ou déjà vécue.

De bonnes personnes, voire des chrétiens pieux ou intellectuels, pensent qu’elles n’ont pas besoin du kérygme, parce qu’elles considèrent avoir atteint la maturité ou parce qu’elles voient le kérygme comme un scandale ou une folie (1 Co 1-2). Le kérygme perd sa place centrale, fondamentale et permanente au cœur de la conscience ecclésiale et de la vie pastorale. La solution à ce problème : accepter d’être à nouveau évangélisé de manière kérygmatique. Paul l’a fait lorsqu’il a interpellé les Corinthiens à renouveler le dynamisque du kérygme pour renouveler la communauté aux prises avec de nombreuses difficultés. Au cœur de sa première lettre, il peut s’écrier : « Malheur à moi, si je n’évangélise pas ! » (1 Corinthiens 9, 16)


P. Mario St-Pierre

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